La Maison du Danemark à Paris propose jusqu'au 3 octobre une exposition de souliers dessinés par des designers de ce pays et d'ailleurs, comme Christian Louboutin, Manolo Blahnik,
Jimmy Choo ou Vivienne Westwood.
Les chaussures gardent les pieds au sec. Mais ce sont aussi des objets sculpturaux, portés pour leur seule beauté. Certaines chaussures mettent
l'accent sur la santé et le confort, d'autres sont belles, folles et sexy. Aujourd'hui, les chaussures occupent une place de choix dans la mode. De plus en plus, nous nous en servons pour
raconter au monde qui nous sommes.
L'exposition de la Maison du Danemark est établie autour de six thèmes : la beauté, le confort, la performance, la chaussure comme prothèse, la chaussure-sculpture et la chaussure dans
l'histoire. L'exposition présente des designers danois, tels que Camilla Skovgaard, qui crée des chaussures pour " les femmes sûres d'elles, réfléchies, séduisantes et conscientes de la qualité
", ou Cecilie Toklum, dont les chaussures à plumes, à strass, à vernis brillant ou doux comme de la soie empruntent les noms de divas d'antan : Asta, Brigitte, Liza, Judy et Greta. Aux côtés des
designers danois sont présentés des designers internationalement célèbres, tels que Manolo Blahnik, Christian Louboutin, Jimmy Choo, Marc Jacobs et l'enfant terrible de la mode britannique,
Vivienne Westwood.
Dans le design de luxe de la chaussure, l'aspect pratique et sa fonction basique d'étui protecteur du pied jouent un rôle moindre. On travaille sur les frontières
entre art, artisanat et design, et certaines chaussures ne répondent plus du tout aux exigences fonctionnelles, mais tournent autour d'un thème artistique ou conceptuel.
Dans un pays comme le Danemark, connu pour son design fonctionnel et de grande qualité artisanale, il serait malgré tout assez insolite de ne pas mettre aussi l'accent sur le bien-être du pied.
Les chaussures respectant la forme du pied, entre autres les chaussures Jaco et Ecco, expriment quelque chose de très danois : sobriété et insistance sur le confort et la qualité. Le bien-être du
pied allié à sa libération. Ces chaussures ont leur propre personnalité bien à elles et ne sont pas résolument belles. Mais elles ont une valeur de signal, à l'image de l'idéal des années 1970,
qui était de prendre soin de soi et de refuser de suivre la tyrannie de la mode et de la culture de consommation du capitalisme.
En ce qui concerne les talons aiguilles, une nouvelle génération de femmes a changé de conception quant à ce qu'ils signalent. Pour les féministes d'hier, ils étaient signe de soumission et
d'entrave au mouvement. Pour les féministes d'aujourd'hui, les talons hauts expriment l'assurance, la force de frappe et le surplus.
Un tour sur le podium ? En talons aiguilles chargés d'érotisme ou empreints d'élégance exigeante ? Ou en chaussures naturelles, transmettant un message de bien-être et de responsabilité ? Le
podium de l'exposition invite à explorer les frontières.