L'escarpin était surtout porté dans les bordels par les prostituées (d'ailleurs souvent
des françaises exilées au pays du tango portant donc la petite mode parisienne) qui n'étaient en général pas novices en matière de provocation sexuelle.
Tout dans le design de la chaussure, du talon haut à la pointe, en passant par la cambrure, l'échancrure et les attaches voir les
bottines lacées ou boutonnées dont la littérature érotique du XIXème siècle est friande, même la couleur (noir, rouge) et la matière (cuir, peaux), est fait pour à la fois donner de la distinction "de la classe"
comme on disait dans les bordels et stimuler l'imagerie sexuelle.
Dans la fantasmatique de beaucoup d'hommes normaux c'est-à-dire un peu homos, un peu machos, un peu sados et un peu masos, il n'existe pas de belle femme rééllement distinguée et
désirable sans belles chaussures à talons hauts.
Si la vue d'une danseuse de tango en tennis blanches peut renvoyer vers des images expressives de danse classique, la même atteindra
toujours pour la majorité des spectateurs et spectatrices, un niveau bien supérieur de présence, d'intensité, de profondeur, de séduction et de sensualité si elle porte des
escarpins.
Dans la vie courante où,la chaussure exprime souvent assez bien à la fois la personnalité, la position dans la société, et même la
sexualité de celui qui la porte.
Qui n'a en effet jamais regardé d'un oeil discret les chaussures de son interlocuteur ou interlocutrice inconnu(e) pour s'en faire
une idée ?